Christophe Adam, la créativité débordante





Sébastien – Dans la création, ce que tu recherches avant tout, c’est vraiment le design ?

Christophe Adam – Tout a changé en fait. La création, j’en ai fait tellement. J’ai grandi, j’ai mûri comme on parlait tout à l’heure.

Maintenant, ma façon de créer est complètement différente de celle d’avant, parce que un, je suis tout seul. Je fais des propositions mais c’est vrai que maintenant je suis vraiment seul, que je peux vraiment aller où je veux, aussi bien sur le parfum que sur l’idée et qu’il y a trois façons de faire, donc ça c’est important, pour ceux qui ne me connaissent pas, de savoir, parce qu’on a toujours l’impression que je crée de la même façon. La première façon c’est les saisons. Sauf qu’en pâtisserie des saisons il y en a vraiment que deux. Il y a printemps-été, parce qu’on va jouer les fruits, la fraîcheur de la fraise, de la framboise, et puis aussi les pêches, les abricots mais ça c’est vraiment le printemps-été. Après on jouera la saison des marrons mais on ne parlera pas de saison. Après il y a une autre saison qui est l’automne-hiver où on va parler de Noël, et qui est vraiment notre saison la plus importante. Je joue beaucoup sur ces deux saisons, la fraîcheur des produits, d’où ils viennent et comment on va y travailler.

Ensuite il y a une deuxième phase de création qui est un peu notre apprentissage, et qui est les classiques. C’est quoi un classique ? C’est chocolat, caramel, la vanille, le praliné. Comment on va travailler là-dessus mais pour moi c’est de la création mais qui vient de notre métier, c’est-à-dire que là par exemple, l’éclair praliné, ou nos bonbons de chocolat au praliné, il y a praliné, praliné pécan, il y a amande, praliné-noisette. Tout est fait sur place ici donc on joue vraiment la pureté, mais pour nous c’est jouer le côté classique. Et la matière première – donc ça c’est la deuxième phase. Et la troisième qui est un peu ma marque de fabrique mais qui est pour moi presque celle que je fais moi, c’est la création qui peut partir de l’éclair Joconde à art collection qu’on voit là-bas ou je pars sur des tableaux de maîtres ou Chococtober pour une association – dont je suis parrain depuis trois ans – où on veut inviter des chefs pour créer un éclair – et c’était la première fois, c’est quand même des chefs qui viennent chez un autre chef et qui créent un éclair – ou l’éclair frangipane qui a été un énorme succès. Et je ne sais pas d’où sortent ces idées. C’est de la création pure.

Sébastien – Justement j’allais en venir. Où tu trouves cette inspiration ?

Christophe Adam – Je pense que c’est les voyages, la chance de beaucoup voyager avec mon métier. Ça c’est important aussi. Je ne l’ai pas dit tout à l’heure mais quand on est pâtissier on peut avoir la chance de beaucoup bouger – en tout cas pour ceux qui veulent voyager il y a du boulot partout – donc beaucoup les voyages. Je note plein de choses tout le temps donc j’ai des cahiers, maintenant sur l’ordinateur. Même là j’ai des idées, dont je ne sais même plus quoi en faire. Donc je pense que ça c’est plus qu’on l’a en soi. Et puis après j’aime beaucoup le design, aussi bien intérieur que d’architecture de maison ou d’appartement donc tout ça aussi ça peut

Sébastien – Oui, t’inspirer.

Christophe Adam – m’inspirer. Et quand on mélange tout ça, on se dit qu’il y a de quoi faire.

Sébastien – Donc ça fait vraiment une …

Christophe Adam – Voilà je prends les trois et puis avec ces trois-là je mixe mon année.

Sébastien – Et toi, justement par rapport à cette créativité – débordante, ce n’est pas ce qu’il manque – est-ce que tu as un rêve, mais vraiment des plus fous, que tu aimerais réaliser ? Vraiment quelque chose, un truc de dingue.

Christophe Adam – Non je n’ai pas ça. Non, non parce que je ne sais pas voir à long terme. J’ai besoin de tellement de changements que le long terme ne peut venir que du petit à petit. Donc je ne sais pas.

Sébastien – Peut-être quelque chose que tu voudrais mais qui est aujourd’hui inatteignable, qui n’est pas possible.

Christophe Adam – Inatteignable non, mais j’aimerais beaucoup ouvrir à l’étranger l’Éclair de génie. Ça c’est un peu en cours. J’aimerais aller à New York un jour. Ça c’est un rêve. Un vrai rêve. Un rêve. Oui. Alors, pas aller à New York pour aller à New York, mais aller à New York et que ça marche à New York bien sûr. Ce n’est pas juste pour aller à New York, mais oui j’aimerais bien New York, j’aimerais bien voyager, j’aimerais bien continuer à ouvrir dans d’autres pays. Ça, ce serait un rêve.

Sébastien – Pour se développer

Christophe Adam – le début. Voilà. Quand on est pâtissier, qu’on ouvre à l’étranger, on continue un peu sa vie. On verra.

Sébastien – Et justement, par rapport à ces collections, toi aujourd’hui

Christophe Adam – Il n’y a plus de collection en fait.

Sébastien – Il n’y a pas de collection ?

Christophe Adam – Non.

Sébastien – Tu peux très bien sortir

Christophe Adam – Je joue le côté saisons pour les photos. Je n’ai pas envie de jeter, donc toutes les créations – on ne voit pas mais je pense que vous verrez tout à l’heure – je garde les panneaux parce que j’aime beaucoup les créations, je veux les garder. On vit au gré de ma production, des créations, du temps, de plein de choses, au gré des mois, donc une semaine avant, quinze jours avant – il y a un planning bien sûr de fait pour toute l’année – mais une semaine avant, le planning est fait pour le mois prochain. Donc on se retrouve. On n’a que dix éclairs par jour.

Sébastien – D’accord.

Christophe Adam – Donc ça change très souvent. Il n’y a plus de collection. Il y a la création et puis c’est vraiment au gré du passage, des personnes qui viennent.

ChocoClic


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