Sébastien – Bonjour, ici Sébastien du site internet Chococlic.com. Dans mon périple je suis allé à la maison Pascal Caffet et j’ai rencontré Mathieu. Bonjour Mathieu.
Mathieu Blandin – Bonjour.
Sébastien – Je voulais parler un peu de ses qualités, de ce qu’il a fait, de son parcours et là franchement, c’est assez étonnant. Il a fait pas mal de choses. Moi je voudrais vraiment que tu me dises ce que tu as fait.
Mathieu Blandin – Mon expérience.
Sébastien – Ton expérience, voilà.
Mathieu Blandin – Alors moi ça fait 13 ans que je suis chez Pascal Caffet.
Avant j’ai fait deux sociétés en apprentissage. J’ai fait deux ans chez un boulanger-pâtissier et après j’ai refait deux ans dans un autre boulanger-pâtissier. J’ai fait entre-temps des concours comme le Meilleur Apprenti de France, les Olympiades des Métiers. Donc ça ce sont des concours professionnels pour faire évoluer aussi. Après je suis arrivé ici. J’ai fait ma fin de formation d’apprentissage. Donc j’étais en BTM deux ans. J’ai aidé Pascal Caffet à faire le championnat du monde à Las Vegas, où ils ont fini troisième. Donc ça m’a permis de voir beaucoup de techniques, plein de choses. J’ai appris énormément de choses, que d’autres n’ont pas pu voir et après j’ai aidé mon chef à l’époque Angelo Mussa qui est devenu MOF, donc qui est champion du monde et Meilleur Ouvrier de France maintenant et ça m’a donné envie des concours bien sûr. Après j’ai passé la coupe du monde il y a deux ans. Donc qu’on a remporté avec la France, avec brio.
Sébastien – Qu’est-ce que c’est cette coupe du monde ? C’est une coupe du monde des desserts, c’est ça ?
Mathieu Blandin – C’est une coupe du monde de la pâtisserie.
Sébastien – De la pâtisserie.
Mathieu Blandin – Donc ça se passe à Lyon la finale. On est trois par équipe. Il y a un glacier, un chocolatier, un pâtissier. Moi j’étais le pâtissier, donc j’ai fait une pièce en sucre artistique ; pour nous c’était les 24 heures du Mans, le thème. On est parti sur une voiture explosée. La roue en chocolat avec tout l’alliage de la carosserie ; et moi j’ai fait un moteur surélevé sur un vilbrequin en hauteur et tout autour ça tournait sur un socle. On avait mis des bruits de Grand Prix. C’était la Coupe du Monde.
Sébastien – Oui, il faut vraiment que ça détonne.
Mathieu Blandin – Voilà. On a fait un gâteau. En fait il y a aussi la dégustation d’imposée, donc on avait imposé un gâteau grand cru chocolat. Donc moi j’ai fait chocolat mandarine. Après on avait douze desserts sur l’assiette avec un fruit ; donc on a fait framboise-verveine. Après on avait une glace aussi à faire ; donc on a fait une glace en forme de rosace et on a posé le décor, on a mis du coulis et quand la glace est partie à l’envoi de la dégustation ça tournait sur un socle et le coulis coulait en même temps. C’est vraiment pour faire du show de la coupe du monde. Donc ça c’était je pense, important. C’est ce qui nous a fait aussi gagner. Après en dégustation on est arrivé premiers dans toutes les dégustations et artistiquement on était premiers dans le buffet général, après dans les notes de la pièce chocolat – pièce en sucre ou pièce en glace – pour ça il y a eu des notes diverses mais l’important c’est qu’on soit premiers.
Sébastien – C’est ça, c’est le résultat qui compte.
Mathieu Blandin – On est arrivé premiers devant le Japon et l’Italie.
Sébastien – Oui, il y a souvent le Japon.
Mathieu Blandin – Le Japon est dans les premiers souvent, l’Italie aussi. L’Italie a gagné cette année la coupe du monde. Il n’y avait pas la France parce que nous on avait gagné la dernière fois. Le pays qui gagne ne reparticipe pas.
Sébastien – Ne participe pas l’année suivante. Donc toi tu es un habitué des concours alors ? Tu aimes bien le challenge, tu aimes bien la difficulté.
Mathieu Blandin – J’aime bien la pression que l’on peut se mettre lors des concours.
Sébastien – Est-ce qu’il y a des concours que tu souhaites faire dans les
Mathieu Blandin – En fait il n’y en a plus qu’un que je peux faire. Donc je vais essayer de le faire.
Sébastien – D’accord. Lequel est-ce alors ?
Mathieu Blandin – C’est le Meilleur Ouvrier de France. Il n’y en a plus qu’un. Je n’ai pas le droit de faire d’autres concours de toute façon. Je suis exclu de tous les autres concours. C’est marqué dans tous les règlements qu’ils n’acceptent pas les champions du monde. Pour aussi laisser la place aux autres. Mais le seul que je peux refaire c’est le Meilleur Ouvrier de France.
Sébastien – Est-ce que c’est un challenge que tu as envie de relever ?
Mathieu Blandin – Tout à fait. C’est pour ça que je suis ici et que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’apprends tous les jours mais c’est pour ça que je suis au sein de la maison Pascal Caffet, pour évoluer encore.
Sébastien – Ok. Super ça. Dis-moi, depuis que tu es né, tu as grandi, etc., qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller dans la pâtisserie et le chocolat ?
Mathieu Blandin – Quand j’étais plus jeune, j’adorais faire de la pâtisserie. Donc soit avec ma grand-mère, ma mère. Ça m’a donné aussi envie. Je suis très manuel donc ça m’a donné envie de faire un métier qui puisse – en fait la pâtisserie, ce qui est bien dans ce métier-là, c’est qu’on peut évoluer tout au long de sa vie. Ce n’est pas un métier où on fait toujours la même chose tous les jours. On peut créer des nouveautés. On peut créer un style à soi. On peut créer sa marque, ouvrir sa boutique. On peut faire ses propres gâteaux à soi. On peut travailler avec les matières premières qu’on a envie de travailler. En fait c’est tellement divers en matières premières, en produits finis, qu’on peut vraiment faire plein de choses. C’est notre qualité en tant que professionnel avec notre savoir-faire qui font notre nom.
Sébastien – Le souvenir qui te dit : « Je veux faire pâtissier, chocolatier », est-ce que tu as une petite anecdote ou une petite chose qui t’a fait le déclic ?
Mathieu Blandin – Je faisais souvent, le mercredi quand j’étais tout jeune, des gâteaux, des gaufres, des crêpes. La base, et puis après en lisant des livres, en regardant des bouquins. Le titre de Meilleur Ouvrier de France, ça appelle un peu. Donc on se dit : « Ça peut être un métier super sympa à faire. » Donc on commence à faire des stages – en quatrième on fait un stage – et puis « Oh c’est pas mal comme métier. » Voilà on rentre dans l’apprentissage. Moi j’ai commencé l’apprentissage à 15 ans. C’est tout de suite dans la vie active. L’apprentissage c’est ce qui est vraiment bien c’est qu’on rentre tout de suite dans notre métier. On apprend et on travaille en même temps. On fait des études en travaillant. Donc c’est quand même super bien l’apprentissage je trouve, parce que ça nous fait vraiment rentrer dans la vie active, vraiment évoluer tout en gagnant de l’argent déjà. Donc à 15 ans on gagne déjà de l’argent et en même temps on apprend notre métier. C’est quand même bien. Ceux qui sont à l’école, on va dire jusqu’à 20, 22 ans, après le BAC s’ils font un peu de spécifications, et bien ils n’ont pas d’argent qui rentre dans les poches. Nous on a de l’argent pour déjà prendre un appartement, être un peu autonome. Voilà, on rentre vraiment dans la vie active grâce à l’apprentissage.
Sébastien – Oui, ça c’est un bon moyen tout ça et puis après tous les concours que tu fais ça […]
Mathieu Blandin – Après, les concours, ça te remet beaucoup en question ; c’est-à-dire que si tu ne sais pas faire ça, pour le concours tu vas apprendre plus, tu vas revenir l’après-midi en plus de ton travail. Tu vas progresser énormément. C’est ça aussi qui fait cet écart entre les pâtissiers qui seront toujours ouvriers et les plus grands ou ceux qui gèrent les sociétés, les entreprises, tout ça – pas forcément ceux qui ont des titres mais ceux qui ont fait des concours, ça les a aidé à réfléchir à autre chose, comment travailler autrement. Tout ça, ça fait vraiment progresser.
Mathieu Blandin – Bonjour.
Sébastien – Je voulais parler un peu de ses qualités, de ce qu’il a fait, de son parcours et là franchement, c’est assez étonnant. Il a fait pas mal de choses. Moi je voudrais vraiment que tu me dises ce que tu as fait.
Mathieu Blandin – Mon expérience.
Sébastien – Ton expérience, voilà.
Mathieu Blandin – Alors moi ça fait 13 ans que je suis chez Pascal Caffet.
Avant j’ai fait deux sociétés en apprentissage. J’ai fait deux ans chez un boulanger-pâtissier et après j’ai refait deux ans dans un autre boulanger-pâtissier. J’ai fait entre-temps des concours comme le Meilleur Apprenti de France, les Olympiades des Métiers. Donc ça ce sont des concours professionnels pour faire évoluer aussi. Après je suis arrivé ici. J’ai fait ma fin de formation d’apprentissage. Donc j’étais en BTM deux ans. J’ai aidé Pascal Caffet à faire le championnat du monde à Las Vegas, où ils ont fini troisième. Donc ça m’a permis de voir beaucoup de techniques, plein de choses. J’ai appris énormément de choses, que d’autres n’ont pas pu voir et après j’ai aidé mon chef à l’époque Angelo Mussa qui est devenu MOF, donc qui est champion du monde et Meilleur Ouvrier de France maintenant et ça m’a donné envie des concours bien sûr. Après j’ai passé la coupe du monde il y a deux ans. Donc qu’on a remporté avec la France, avec brio.
Sébastien – Qu’est-ce que c’est cette coupe du monde ? C’est une coupe du monde des desserts, c’est ça ?
Mathieu Blandin – C’est une coupe du monde de la pâtisserie.
Sébastien – De la pâtisserie.
Mathieu Blandin – Donc ça se passe à Lyon la finale. On est trois par équipe. Il y a un glacier, un chocolatier, un pâtissier. Moi j’étais le pâtissier, donc j’ai fait une pièce en sucre artistique ; pour nous c’était les 24 heures du Mans, le thème. On est parti sur une voiture explosée. La roue en chocolat avec tout l’alliage de la carosserie ; et moi j’ai fait un moteur surélevé sur un vilbrequin en hauteur et tout autour ça tournait sur un socle. On avait mis des bruits de Grand Prix. C’était la Coupe du Monde.
Sébastien – Oui, il faut vraiment que ça détonne.
Mathieu Blandin – Voilà. On a fait un gâteau. En fait il y a aussi la dégustation d’imposée, donc on avait imposé un gâteau grand cru chocolat. Donc moi j’ai fait chocolat mandarine. Après on avait douze desserts sur l’assiette avec un fruit ; donc on a fait framboise-verveine. Après on avait une glace aussi à faire ; donc on a fait une glace en forme de rosace et on a posé le décor, on a mis du coulis et quand la glace est partie à l’envoi de la dégustation ça tournait sur un socle et le coulis coulait en même temps. C’est vraiment pour faire du show de la coupe du monde. Donc ça c’était je pense, important. C’est ce qui nous a fait aussi gagner. Après en dégustation on est arrivé premiers dans toutes les dégustations et artistiquement on était premiers dans le buffet général, après dans les notes de la pièce chocolat – pièce en sucre ou pièce en glace – pour ça il y a eu des notes diverses mais l’important c’est qu’on soit premiers.
Sébastien – C’est ça, c’est le résultat qui compte.
Mathieu Blandin – On est arrivé premiers devant le Japon et l’Italie.
Sébastien – Oui, il y a souvent le Japon.
Mathieu Blandin – Le Japon est dans les premiers souvent, l’Italie aussi. L’Italie a gagné cette année la coupe du monde. Il n’y avait pas la France parce que nous on avait gagné la dernière fois. Le pays qui gagne ne reparticipe pas.
Sébastien – Ne participe pas l’année suivante. Donc toi tu es un habitué des concours alors ? Tu aimes bien le challenge, tu aimes bien la difficulté.
Mathieu Blandin – J’aime bien la pression que l’on peut se mettre lors des concours.
Sébastien – Est-ce qu’il y a des concours que tu souhaites faire dans les
Mathieu Blandin – En fait il n’y en a plus qu’un que je peux faire. Donc je vais essayer de le faire.
Sébastien – D’accord. Lequel est-ce alors ?
Mathieu Blandin – C’est le Meilleur Ouvrier de France. Il n’y en a plus qu’un. Je n’ai pas le droit de faire d’autres concours de toute façon. Je suis exclu de tous les autres concours. C’est marqué dans tous les règlements qu’ils n’acceptent pas les champions du monde. Pour aussi laisser la place aux autres. Mais le seul que je peux refaire c’est le Meilleur Ouvrier de France.
Sébastien – Est-ce que c’est un challenge que tu as envie de relever ?
Mathieu Blandin – Tout à fait. C’est pour ça que je suis ici et que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’apprends tous les jours mais c’est pour ça que je suis au sein de la maison Pascal Caffet, pour évoluer encore.
Sébastien – Ok. Super ça. Dis-moi, depuis que tu es né, tu as grandi, etc., qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller dans la pâtisserie et le chocolat ?
Mathieu Blandin – Quand j’étais plus jeune, j’adorais faire de la pâtisserie. Donc soit avec ma grand-mère, ma mère. Ça m’a donné aussi envie. Je suis très manuel donc ça m’a donné envie de faire un métier qui puisse – en fait la pâtisserie, ce qui est bien dans ce métier-là, c’est qu’on peut évoluer tout au long de sa vie. Ce n’est pas un métier où on fait toujours la même chose tous les jours. On peut créer des nouveautés. On peut créer un style à soi. On peut créer sa marque, ouvrir sa boutique. On peut faire ses propres gâteaux à soi. On peut travailler avec les matières premières qu’on a envie de travailler. En fait c’est tellement divers en matières premières, en produits finis, qu’on peut vraiment faire plein de choses. C’est notre qualité en tant que professionnel avec notre savoir-faire qui font notre nom.
Sébastien – Le souvenir qui te dit : « Je veux faire pâtissier, chocolatier », est-ce que tu as une petite anecdote ou une petite chose qui t’a fait le déclic ?
Mathieu Blandin – Je faisais souvent, le mercredi quand j’étais tout jeune, des gâteaux, des gaufres, des crêpes. La base, et puis après en lisant des livres, en regardant des bouquins. Le titre de Meilleur Ouvrier de France, ça appelle un peu. Donc on se dit : « Ça peut être un métier super sympa à faire. » Donc on commence à faire des stages – en quatrième on fait un stage – et puis « Oh c’est pas mal comme métier. » Voilà on rentre dans l’apprentissage. Moi j’ai commencé l’apprentissage à 15 ans. C’est tout de suite dans la vie active. L’apprentissage c’est ce qui est vraiment bien c’est qu’on rentre tout de suite dans notre métier. On apprend et on travaille en même temps. On fait des études en travaillant. Donc c’est quand même super bien l’apprentissage je trouve, parce que ça nous fait vraiment rentrer dans la vie active, vraiment évoluer tout en gagnant de l’argent déjà. Donc à 15 ans on gagne déjà de l’argent et en même temps on apprend notre métier. C’est quand même bien. Ceux qui sont à l’école, on va dire jusqu’à 20, 22 ans, après le BAC s’ils font un peu de spécifications, et bien ils n’ont pas d’argent qui rentre dans les poches. Nous on a de l’argent pour déjà prendre un appartement, être un peu autonome. Voilà, on rentre vraiment dans la vie active grâce à l’apprentissage.
Sébastien – Oui, ça c’est un bon moyen tout ça et puis après tous les concours que tu fais ça […]
Mathieu Blandin – Après, les concours, ça te remet beaucoup en question ; c’est-à-dire que si tu ne sais pas faire ça, pour le concours tu vas apprendre plus, tu vas revenir l’après-midi en plus de ton travail. Tu vas progresser énormément. C’est ça aussi qui fait cet écart entre les pâtissiers qui seront toujours ouvriers et les plus grands ou ceux qui gèrent les sociétés, les entreprises, tout ça – pas forcément ceux qui ont des titres mais ceux qui ont fait des concours, ça les a aidé à réfléchir à autre chose, comment travailler autrement. Tout ça, ça fait vraiment progresser.
Sébastien Rivière et Matthieu Blandin© ChocoClic