Le premier producteur mondial de cacao contre les multinationales du chocolat
Avec une contribution de 5 centimes d’euro par kilo de cacao, au moins jusqu’en 2022, le gouvernement soutient les commerçants locaux. Cette initiative vise à éviter la faillite des principales entreprises locales d’exportation incapables de concurrencer les prix à la hausse imposés par les géants étrangers tels que Barry Callebaut. Jusqu’à présent, bien que l’autorité locale ait imposé un prix de 1,38 euro par kilo de cacao, les multinationales du chocolat payaient, par le biais d’intermédiaires locaux, des prix plus élevés allant jusqu’à 0,10 centime par kilo, mettant ainsi les exportateurs africains en faillite.
Éliminer les intermédiaires
Le rêve de l’État africain est d’éliminer l’intermédiaire et de créer une chaîne de vente directe de cacao entre les agriculteurs et les entreprises d’ici 2025. Les exportations sont également grevées par l’absence d’entrepôts de stockage qui oblige les agriculteurs à vendre leurs fèves de cacao le plus rapidement possible et au plus offrant. L’intervention du gouvernement ivoirien vise alors à combler ce manque en investissant 380 millions d’euros dans les infrastructures nécessaires à la transformation du cacao, afin de tenter d’augmenter les revenus d’un secteur représentant 10 % du PIB.
Bien que la Côte d’Ivoire produise 2 millions de tonnes de cacao par an, soit 40 % du marché mondial, la transformation se fait encore presque entièrement à l’étranger. C’est également une menace pour l’environnement, car les forêts sont détruites dans le pays pour les remplacer par de nouvelles plantations et pour maintenir les taux élevés de demande. De 1990 à 2015, on estime que 85 % des forêts tropicales n’ont été éliminées qu’en Côte d’Ivoire. Le modèle à imiter reste l’Indonésie qui, en 10 ans, a réduit les exportations de fèves de 80 % à 5 %, commençant à produire localement de la poudre, des pâtes et du beurre de cacao.
Bien que la Côte d’Ivoire produise 2 millions de tonnes de cacao par an, soit 40 % du marché mondial, la transformation se fait encore presque entièrement à l’étranger. C’est également une menace pour l’environnement, car les forêts sont détruites dans le pays pour les remplacer par de nouvelles plantations et pour maintenir les taux élevés de demande. De 1990 à 2015, on estime que 85 % des forêts tropicales n’ont été éliminées qu’en Côte d’Ivoire. Le modèle à imiter reste l’Indonésie qui, en 10 ans, a réduit les exportations de fèves de 80 % à 5 %, commençant à produire localement de la poudre, des pâtes et du beurre de cacao.
Des agriculteurs de plus en plus pauvres
Un autre petit pas vers le rêve de réaliser un « chocolat éthique », car si la consommation de chocolat augmente, surtout en Europe où la consommation moyenne par habitant est de 8 kg par an, au contraire, les revenus des agriculteurs sont même en baisse par rapport à il y a 30 ans. La majorité des quelque 2 millions d’agriculteurs de Côte d’Ivoire et du Ghana gagnent encore en moyenne 2,5 dollars par jour (estimations du commerce équitable). Sur une barre de chocolat de 100 grammes, qui coûte en moyenne 3,5 dollars, l’agriculteur africain reçoit environ 0,15 centime. Pour améliorer la vie des agriculteurs et garantir des normes décentes, les prix devraient être portés à 3,6 dollars le kilo, mais c’est un premier signe dans cette direction. Derrière la montée des boucliers des deux grands producteurs de cacao africains se cache aussi la tentative de résoudre le problème du travail des enfants dans les plantations. Il y aurait encore 2,2 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest impliqués dans la récolte des fèves (estimations de l’Initiative internationale du cacao).