[VIDEO] Le parcours étonnant de Matthieu Blandin, Champion du Monde de Pâtisserie -Partie 2






Sébastien – Qu’est-ce qui te fait kiffer en fait dans les concours ou même tous les jours ?

Mathieu Blandin – Le dépassement de soi-même.
En fait les concours je les fais que pour moi. Je ne les fais pas pour dire aux autres « Oui, je suis champion du monde. » La coupe du monde c’était un rêve, c’était une étape dans ma vie où je voulais la faire. Je l’ai gagnée tant mieux. Je ne l’aurais pas gagnée ça m’aurait un peu embêté mais j’ai tout sacrifié pour la coupe du monde. Si je reviens à la coupe du monde, mes jours de congé je les passais au labo, tous mes jours de congé je faisais 5 heures du matin, 22 heures le soir tous les jours, même le jour de congé, vacances, tout ça. J’ai tout sacrifié pour ça. La famille je ne l’ai pas vue beaucoup parce que je voulais vraiment gagner. Donc après c’est un concours où on est à trois donc on n’est pas le seul maître de son destin. Ce qui était bien c’est qu’on était tous les trois dans ce même optique. Donc c’est pour ça qu’on a gagné et qu’on était très soudé et qu’on a su le jour J être prêts au bon moment et faire les choses qu’on avait prévues. Sur internet il y a de super belles photos de la coupe du monde. Je vous invite aussi à aller voir ce qu’on peut faire avec du chocolat ou du sucre. Rien que d’un morceau de sucre ce qu’on peut faire. Comme le chocolat, des roues, du bitume, un casque. On peut faire tellement de choses que c’est ça l’intérêt de ce métier-là. Ce qui me fait kiffer c’est de travailler l’artistique, aussi de travailler la dégustation ; parce que en France on est vraiment bons quand même en dégustation. L’un des meilleurs pays quand même. Donc c’est vraiment qu’on a le palais très fin. Par rapport au monde entier, parce que quand on goûte, le juge français ne note pas la France. Donc c’est tous les autres pays qu’on a convaincus que c’était nous les meilleurs. Ça c’est vraiment intéressant pour moi je trouve, de faire découvrir au monde entier que la France c’est le plus beau pays et c’est l’un des meilleurs au niveau de la gastronomie.

Sébastien – Ce n’est pas pour rien que la gastronomie française est à l’UNESCO.

Mathieu Blandin – Tout à fait.

Sébastien – Voilà. Une question que je pose souvent : c’est quoi ton rêve dingue, fou, que tu voudrais réaliser, hormis ton objectif de Meilleur Ouvrier de France ? C’est quoi, un truc vraiment excentrique ? C’est quoi le truc ?

Mathieu Blandin – Je ne sais même pas quoi te répondre. Après, moi j’adore faire de l’artistique. J’adore faire des pièces artistiques. C’est beaucoup de temps de travail mais moi ce que j’aime bien, c’est qu’à chaque fois que je fais quelque chose d’artistique dans les concours, c’est que les gens regardent et se posent la question « Comment il a fait ? » et qu’ils n’arrivent pas à trouver. Ça c’est le plus intéressant.

Sébastien – C’est un peu jouissif, c’est ça ? De dire « Tiens j’ai réussi ».

Mathieu Blandin – Voilà, on va dire qu’on a très bien travaillé le sujet et on a fait un grillage à la coupe du monde. On a amené le grillage. Maintenant on en voit un peu partout. Et le grillage, personne ne savait comment on avait fait, à part ceux qui nous avaient vu faire le jour J. Ça, ça a été des mois et des mois de travail pour trouver comment on pouvait faire du grillage fin, quelque chose d’élégant. Parce que quand on parle de la voiture, ce n’est pas élégant une voiture. Là, on a amené de la voiture, de l’élégance dans la gastronomie. Donc ça c’était vraiment un challenge pour nous et je trouve que c’est ça qui me fait kiffer moi, c’est de faire quelque chose et que les gens regardent et disent : « Mais comment il a fait lui ? » C’est comme plein d’autres métiers mais c’est d’amener de l’intérêt et de la curiosité aux gens qui regardent où ils mangent. Par exemple même en gâteau. Dans un gâteau, amener quelque chose et les gens disent : « Qu’est-ce qu’il a mis dedans pour que ce soit aussi bon ? » C’est le travail en amont qui fait que c’est aussi bon que ça. C’est ça, moi je trouve, l’intérêt d’être un pâtissier moderne.

Sébastien – Après le Meilleur Ouvrier de France, c’est quoi ?

Mathieu Blandin – L’avenir me le dira. Pour l’instant je suis chez Pascal Caffet. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. J’ai le MOF à passer. J’espère l’avoir. Je vais tout faire pour.

Sébastien – J’en n’ai aucun doute.

Mathieu Blandin – Après c’est peut-être l’étranger, peut-être s’installer. Il y a telement de choses. En un an ça peut tellement aller vite à changer d’optique. Après je suis ouvert à plein de choses mais il faut vraiment quand même se centraliser sur des choses bien précises pour aller de l’avant. Donc je ne sais pas encore où j’irai dans dix ans, je ne sais pas où je serai mais je suis sûr que je serai toujours pâtissier. Toujours champion du monde, sûr, parce que c’est un titre

Sébastien – Qu’on garde.

Mathieu Blandin – Qu’on garde à vie et j’espère faire valoir ma qualité de travail tout au long de ma vie.

Sébastien – Un dernier mot peut-être sur toi ? À faire découvrir ou pour dire : « Tiens Mathieu… » qui pourrait marquer les esprits ?

Mathieu Blandin – Qu’est-ce que je pourrais dire pour marquer les esprits ?

Sébastien – Ou même de toi ? Qu’est-ce que tu pourrais dire de toi ? Dis-moi, qu’est-ce que toi tu aimes d’autre à part la pâtisserie ? Est-ce que tu as une passion ?

Mathieu Blandin – J’aime bien les voitures.

Sébastien – Ah, je me disais bien que !

Mathieu Blandin – J’aime bien les voitures de course. J’aime bien le sport. Je suis très bricoleur.

Sébastien – Tout ce qui est un peu dynamique.

Mathieu Blandin – Voilà. Je suis très dynamique au travail comme hors travail, donc c’est peut-être ça qui fait ma force mais voilà c’est mon caractère. Je suis très franc. Je pense que c’est l’un des points forts ou l’un des inconvénients. C’est que quand j’ai quelque chose à dire, je vais le dire. Quand je goûte quelque chose je vais dire c’est bon, ce n’est pas bon. Mais en fait les gens qui me connaissent savent que c’est pour faire progresser. Ce n’est vraiment pas pour dire « Ce n’est pas bon. » parce que j’ai envie de dire que ce n’est pas bon. Même moi je suis autocritique envers moi. Quand je goûte quelque chose que j’ai fait, je dis : « Mais non ce n’est pas bon ça. » ou « C’est très bon » ou « Ça, ça va mais ça, ça ne va pas donc il faut que j’améliore ça. » C’est comme ça qu’on avance en fait. On n’est aussi dans cet esprit-là avec Pascal, avec Alexandre. On goûte les choses, on se dit tout de suite « c’est bon » ou « c’est pas bon ». Comme ça on avance et c’est ce qui fait progresser. Après je vais dire, Pascal Caffet m’a fait super progresser dans mon métier. Il n’a pas fini de m’en apprendre encore. Après je vais dire, quand moi je serai mon propre – je ne sais pas comment on pourrait dire – quand je volerai de mes propres ailes, je vous invite à venir découvrir mon univers. Pour l’instant on n’y est pas encore mais peut-être dans un futur

Sébastien – Dans quelques années, oui.

Mathieu Blandin – Voilà.

Sébastien – Ça marche.

Mathieu Blandin – Je vous inviterai à revenir me voir pour faire découvrir ma pâtisserie, ma chocolaterie.

Sébastien – Avec grand plaisir. En tout cas Mathieu, je te remercie de ton accueil. Ce fut un plaisir de pouvoir échanger avec toi sur ce que tu fais.

Mathieu Blandin – Plaisir partagé.

Sébastien – Sur tes ambitions, ce que tu veux faire et tout. Ça franchement, j’aime bien les gens qui veulent avancer.

Mathieu Blandin – Il faut !

Sébastien – Il faut, oui oui !

Mathieu Blandin – Vu la France, il faut !

Sébastien – Il en faut des gens comme ça. Tout à fait.

Mathieu Blandin – Il faut qu’il y ait des gens qui tirent leur beurre.

Sébastien – Complètement. Merci Mathieu pour ça.

Mathieu Blandin – Merci !

Sébastien – Je te dis : « À très bientôt alors »

Mathieu Blandin – À très bientôt.

Sébastien – Pour une nouvelle interview chez toi, peut-être.

Mathieu Blandin – Peut-être, ou peut-être pas mais

Sébastien – Voilà, qui c’est ?

Mathieu Blandin – On se reverra.

Sébastien – Merci en tout cas de nous avoir écouté et suivi. Moi je vous dis : « À très bientôt pour une nouvelle interview. » Bye !
Sébastien Rivière et Matthieu Blandin© ChocoClic

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