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Du chocolat à l'échelle internationale avec Akesson- partie 2






Sébastien – Est-ce que toi tu voudrais réaliser ton plus grand rêve chocolat ?

Bertil Akesson – Mon plus grand rêve chocolat. Écoutez, je dois dire que j’ai un bonheur un peu insolent je trouve parfois. Je suis tellement heureux de ce que j’ai !
J’en suis parfois gêné. Mon objectif au départ, c’était d’avoir une plantation sur chaque continent et d’avoir ma chocolaterie et bien je l’ai atteint cet objectif. On rigolait parfois au début. Je suis heureux simplement d’en être là. Seule petite frustration c’est à Bali, on collecte encore le cacao et je voudrais acheter des terrains en Asie du sud est.

Sébastien – Je pense que ça va se faire puisque tout s’est réalisé.

Bertil Akesson – On a certains projets en cours de route.

Sébastien – D’accord. Une image ou en quelques mots, en deux trois mots, représenter Akesson ; c’est quoi Akesson ?

Bertil Akesson – Akesson, ce sont les plantations. Notre identité est basée sur les plantations et ce que j’arrive à faire c’est le relais entre les planteurs qui travaillent avec nous chaque jour jusqu’au chocolatier, l’artiste final qui transforme ces produits, l’alchimiste. Donc je pense que ce n’était pas possible, surtout en Amérique Latine ou en Afrique pour les gens qui n’auraient pas mon côté international, de communiquer, et j’ai fait le lien entre les gens qui travaillent sur ma plantation et les chocolatiers qui viennent nous rendre visite et qui savent transformer ce produit.

Sébastien – Qu’est-ce que tu penses toi aujourd’hui de la tendance qui commence à être un peu profonde, du beans-to-bar ?

Bertil Akesson – C’est une merveilleuse tendance et je suis ravi qu’on en parle beaucoup. Malheureusement c’est encore très petit. Je vais dire quelque chose qu’on ne dit pas assez. C’est que c’est minuscule ce mouvement, parce que 80% du chocolat dans le monde est vendu en supermarché, parce que quatre sociétés dans le monde fabriquent 70% du chocolat – dont elle n’ont même pas de marque, mais elles fabriquent pour cinq grandes multinationales qui vendent dans ces supermarchés et c’est encore plus concentré quand on prend ça par pays. En Angleterre ou en Amérique c’est deux sociétés qui contrôlent 75% du marché, dans chacun des deux pays. Donc c’est minuscule. Moi, justement en tant que planteur et fournisseur de l’origine Madagascar, fournisseur essentiel de l’origine Madagascar, je vois qu’avec ma plantation, avec 300 tonnes, j’arrive à fournir quasiment tous les petits chocolatiers beans-to-bar, qui eux travaillent avec seulement très peu d’origine aussi. Donc si on fait les calculs et qu’on multiplie leur consommation de cacao et que l’on vérifie aussi avec les quantités, les tonnages de chocolat produits par tous ces gens qui sont là comme Bonnat ou Pralus ou d’autres, on arrive à un chiffre absolument dérisoire par rapport aux 4 millions de tonnes de fèves de cacao produites dans le monde. On n’est pas à 10000 tonnes. Donc c’est vraiment minuscule. Ça grandit. Ça grandit, depuis des années j’entends que ça grandit mais c’est vraiment cette année que je vois que ça grandit un peu plus mais ça reste tout petit. Je pense qu’il y a beaucoup plus de travail à faire sur l’éducation. On est en train de le faire. L’éducation du palais du consommateur et aussi surtout sur la distribution. Ce n’est pas assez facilement disponible pour le consommateur et le chocolat est un produit de luxe. Il faut aussi le comprendre comme cela et cesser de gâcher le palais des gens avec des produits industriels.

Sébastien – Par rapport à ça, est-ce que toi tu as des difficultés ? Justement tu parles de palais etc., mais quand on remonte à la source au niveau de la plantation, est-ce que toi tu as des difficultés à ce que tout soit bien fait au niveau de la fermentation, au niveau de la récolte, etc., parce que ce sont des étapes qui sont très fines et tu sais comme moi que ce sont des étapes où il ne faut pas se louper ?

Bertil Akesson – Ça, c’est notre savoir-faire. On a travaillé des années et on le maîtrise parfaitement. On n’a plus de difficultés. C’est une question de dévouement journalier et on s’applique à faire le meilleur travail possible et ça marche. On veut le multiplier dans d’autres origines.

Sébastien – Ok. C’est la raison pour laquelle tu préfères acheter les plantations pour vraiment mieux contrôler.

Bertil Akesson – Mieux contrôler sinon on ne contrôle pas. On veut contrôler en ayant notre propre terrain et une surface suffisante aussi pour contrôler les différentes étapes d’après récolte que sont fermentation et séchage.

Sébastien – Oui et qui sont fondamentales pour un très bon cacao derrière. Est-ce que tu aurais un dernier mot à dire à nos téléspectateurs ?

Bertil Akesson – Je remercie encore tous ces gens qui sont les vrais responsables du bon chocolat et des bonnes fèves ; c’est-à-dire nos paysans sur place, tous les jours, on a 120 employés fixes sur la plantation à Madagascar, jusqu’à 500 personnes en période de grande récolte quotidiennement. On a de merveilleux responsables. Je pense à Yvan, mon directeur de plantation à Madagascar. Je pense aussi à Raymondo mon directeur de plantation au Brésil et toutes les 20 familles qui travaillent sur la plantation au Brésil. Ce sont eux qui font l’essentiel du travail. Je ne pourrais rien faire sans eux. Mes dernières pensées, surtout mes premières pensées vont à eux.

Sébastien – Merci Bertil pour cet échange. Ça m’a permis vraiment de mieux te connaître et d’aller au profond. Moi je vous retrouve pour une prochaine interview et je vous dis : « Bye, bye. À la prochaine. »
Du chocolat à l'échelle internationale avec Akesson- partie 2


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