Sébastien – Quelle est la genèse ? À quel moment tu as eu l’idée ou quel partenaire avec qui tu as travaillé pour faire cette Tour Eiffel ?
Bonjour ici Sébastien du site internet Chococlic.com. Aujourd’hui je suis avec Jean-Luc Decluzeau pour la Tour Eiffel, la méga Tour Eiffel en chocolat ! Bonjour Jean-Luc.
Jean-Luc Decluzeau – Bonjour Sébastien.
Sébastien – Moi j’aimerais que tu nous parles un peu de cette méga Tour Eiffel en chocolat.
Jean-Luc Decluzeau – En parler un peu c’est difficile, mais je vais essayer d’être court. Elle fait trois mètres. Elle est au 1/100ème. C’est la réplique de la Tour Eiffel de 1889 qui faisait 300 mètres, 1000 pieds, en fait 300 mètres pile.
Sébastien - Quelle est la genèse ? À quel moment tu as eu l’idée ou quel partenaire avec qui tu as travaillé pour faire cette Tour Eiffel ?
Jean-Luc Decluzeau – En fait ça fait une vingtaine d’année que je fais des grandes sculptures. Chaque année c’est la même question. Qu’est-ce que je ferai l’année prochaine ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Depuis une dizaine d’année je travaille effectivement avec un partenaire qui permet de financer en fait les opérations comme ça et le gros avantage c’est que j’ai libre cours sur ce que j’ai envie de faire. Alors comment ça arrive ? Quelques fois j’ai des idées que je note. Quelques fois il y a une idée qui domine les autres et je me dis : « Ça, il faut absolument que je le fasse. » Concernant la Tour Eiffel c’est simplement parce que – je l’ai déjà fait, il y a une dizaine d’année, mais ornée de bijoux elle était un peu différente – beaucoup de chocolatiers ont déjà fait la Tour Eiffel, c’est quand même un monument tellement emblématique mais j’avais envie surtout de refaire la Tour Eiffel avec les plans de Monsieur Eiffel donc avec le respect des ingénieurs, dans le calcul des formes, des poutrelles etc. donc c’est comme ça que ça s’est fait. J’avais vraiment envie de faire une maquette contrairement à une sculpture comme je fais d’autres fois.
Sébastien – Justement alors, tout ce travail-là, tu l’as fait conjointement avec les plans, mais ils t’ont été fournis par les organisateurs de la Tour Eiffel ? Comment ça s’est passé toute cette histoire ?
Jean-Luc Decluzeau – Ça se passe toujours un peu pareil. L’idée déjà – là je n’avais pas de créations à faire comme quelques fois il faut que je crée donc je fais beaucoup de schémas pour arriver à la forme que je veux. Là, je n’avais pas à chercher ça. Mais, comme je voulais encore une fois respecter le travail de ces personnes-là, je suis retourné à la Tour Eiffel que je connais depuis gamin puisque je suis de Paris et je suis monté plein de fois dessus mais on ne fait pas toujours attention à tout, on ne trouve pas ce qu’on cherche. Et puis j’ai été aussi à la recherche des plans. Donc il existe des plans d’Eiffel, hyper détaillés. C’est extraordinaire d’ailleurs quand on tombe là-dessus. Donc j’ai passé beaucoup de temps à étudier les plans. Beaucoup de temps à prendre des notes précises, et après il fallait que je sache comment j’allais la construire, comment la démarrer. Et en fait la chose la plus simple c’était de lire simplement l’histoire de la Tour Eiffel, les plans à côté et s’ils ont commencé par là c’est que ce n’est pas pour rien. S’ils ont continué par là, pourquoi il y a une poutre qui passe là et pas là ? Il y a une raison. Et j’ai suivi exactement le même cheminement.
Sébastien – Pour toi, quelle a été la plus grosse difficulté sur cette réalisation ?
Jean-Luc Decluzeau – La plus grosse difficulté c’était que je voulais faire quelque chose de très aérien comme on le voit là – parce qu’on voit beaucoup de Tour Eiffel qui sont pleines, c’est plus facile – je voulais faire quelque chose de très aéré et comme de la dentelle. On dit : « Mais comment il a fait ? » Un peu comme les gens quand ils ont vu la vraie Tour Eiffel en fer. Comment ça tient ? Donc ça c’était une difficulté pour moi. J’ai étudié un cadre pour armer au moins les angles de la Tour Eiffel de la tête aux pieds. Ça c’était mes premières recherches. Il faut savoir que dans les poutrelles il y en a qui font 2 millimètres et la plus grosse fait 15 millimètres. Après c’est un vrai jeu de construction. Mais là c’était une difficulté oui.
Sébastien – Vous avez eu des pépins j’imagine au moment de la construction ?
Jean-Luc Decluzeau – Des pépins non. Honnêtement non. Pas vraiment de pépin. Je crois que comme l’histoire de la vraie Tour Eiffel, le gros travail qu’ils ont eu eux c’était les fondations et le premier étage. Après ça a été pour eux beaucoup plus évident, plus facile. Moi je n’avais pas les contraintes de vent, les contraintes de fondations avec de l’eau etc. Mais il n’empêche que si ma base n’était pas bonne, si je n’avais pas le bon éclairage, si j’étais en porte-à-faux ça mettait mon travail en l’air. Il fallait qu’arrivé à trois mètres, tout soit droit.
Sébastien – Oui parce qu’un millimètre ou des centimètres décalés en bas ça décale toute la Tour Eiffel.
Jean-Luc Decluzeau – Oui alors ça m’est arrivé, notamment les arches. Vous savez que les arcs qui sont d’un pied à l’autre, dans la réalité ce n’est pas structuré. C’est simplement Eiffel qui a mis ça ; au dernier moment il a mis sa patte, il a décidé pour faire plus joli, de faire les arcs. Contrairement à ça, c’est que moi, les arcs ont de l’importance parce qu’ils maintiennent vraiment ma base. Contrairement à lui et là je me suis loupé deux trois fois, donc recommencé et puis après c’est bon on y arrive.
Sébastien – Qu’est-ce que tu pourrais dire à quelqu’un qui dit : « Je ne crois pas que la Tour Eiffel est toute en chocolat. » ?
Jean-Luc Decluzeau – Je ne vais pas lui dire de la casser pour voir déjà. Je ne vais pas être souriant, ça ne va pas me plaire. Et on voit bien quand on s’approche que c’est que du chocolat et puis tout au long des cinq mois de travail j’ai fait énormément de photos, que l’on pourra consulter d’ailleurs prochainement mais là on voit très bien que c’est du travail de chocolat et puis ça fait quand même vingt ans que je fais ça.
Sébastien – Quelle émotion ressort au fond de toi quand tu la présentes ?
Jean-Luc Decluzeau – Il y a plein de moments d’émotion : déjà c’est quand elle sort de chez moi. Il faut savoir que moi je n’ai pas la hauteur nécessaire donc je travaille en morceaux. Lorsque j’assemble pour la première fois une sculpture – comme souvent elles font quatre à cinq mètres, en fait celle-là est assez petite – ça c’est la première émotion. D’avoir réussi à la livrer, à la déballer, l’installer, réparer – parce qu’il y a forcément de la casse. Hier on a quand même mis quatre heures à la monter. Donc une fois qu’on est arrivé à tout installer et que le public commence à regarder avec des « Waaou » et tout, là c’est la première émotion, là c’est palpitant. Oui il y a un côté excitant. Et puis on est fier de son travail.
Sébastien – Tu peux être fier.
Jean-Luc Decluzeau – Voilà, ça c’est l’émotion. Après c’est aussi qu’on en parle et ensuite c’est qu’elle ait une vie qui soit durable, parce que j’ai des sculptures qui malheureusement n’ont pas eu de longue vie, par problème de stockage, par problème de casse ou autre.
Sébastien – Avec tout ça, quels sont tes projets futurs ?
Jean-Luc Decluzeau – Mes projets c’est d’en faire d’autres. Ça, ça ne veut rien dire comme réponse mais c’est pourtant vrai c’est d’en faire d’autres. Des idées j’en ai plusieurs. J’ai un cahier comme tous les gens qui travaillent un peu dans l’artistique, où je prends des notes, de choses qui me plaisent, de choses qu’on rêve quelques fois même. Et puis après en fonction de l’événement, c’est quelque chose qui va mûrir. Il y a un sujet qui va être plus persistant dans ma tête qu’un autre et là pour les deux années qui viennent j’ai plusieurs projets. Maintenant chaque projet prend du temps, chaque projet moi je le présente parce que c’est financé, ces sculptures. Donc moi je le présente au partenaire qui valide ou qui me dit : « Oui pourquoi pas. » mais après, moi ce qui m’intéresse – je peux avoir l’idée d’un autre monument, j’en ai déjà fait, mais je considère que pour l’instant ça suffit ou si ça ne suffit pas je ne veux pas les faire de la même manière. C’est-à-dire que l’année dernière j’ai fait une sculpture, 500 kilos de chocolat dans un bloc taillé au couteau. Il y a trois ans j’ai fait une autre sculpture qui avaient l’air de vrais personnages, avec sculpture des têtes, les dentelles, les mains ; j’étais sur d’autres techniques. Avant j’ai fait Quetzalcoatl avec l’utilisation de la couleur, encore d’autres techniques. Donc c’est ça qui m’intéresse et l’année prochaine j’ai une idée qui commence à prendre le dessus sur les autres où j’aimerais utiliser des techniques que je n’ai pas encore montrées. Il faut que ça motive aussi personnellement.
Sébastien – Tu me disais aussi que tu travailles sur ton premier bouquin, par rapport à ton histoire, par rapport à ce que tu as fait au niveau des sculptures. Est-ce que tu peux m’en dire un peu ?
Jean-Luc Decluzeau – Dans ce livre en fait il y aura une partie biographie. Ça fait quand même, l’air de rien, cinquante ans que je suis dans le métier, puisqu’ayant commencé apprenti pâtissier j’ai fait mon chemin. Donc expliquer ça un petit peu pour bien montrer que commençant en bas de l’échelle – mais c’est toujours vrai dans nos métiers, on peut arriver par motivation, par goût, on peut arriver assez loin dans ce qu’on a envie de faire. Réussir je ne sais pas si c’est réussir mais tout au moins c’est s’éclater, s’épanouir. Donc ça c’est ce que je veux démontrer dans mon livre. Ça fait quand même vingt ans que je participe au Salon du Chocolat donc il y a aussi une belle histoire avec ce salon, notamment les défilés de mode avec toutes les robes avec qui j’ai pu participer. Et puis un chapitre assez important sur toutes les sculptures que je fais depuis vingt ans avec beaucoup de détails, beaucoup d’informations, lever le voile un petit peu sur les coulisses.
Sébastien – Avec ça, qu’est-ce que tu pourrais dire en dernier mot aux internautes qui nous écoutent ?
Jean-Luc Decluzeau – Qu’est-ce que je peux dire aux internautes qui nous écoutent ? Qu’ils continuent d’aimer le chocolat mais ça je crois que, bon on peut toujours le dire mais je vois bien l’engouement qu’a le chocolat. Leur dire de continuer d’aimer le chocolat, d’apprécier, de soutenir aussi nos métiers de chocolatier parce que le métier de chocolatier il faut savoir que c’est devenu un métier à part entière. Il y a vingt ans ce n’était pas un métier. C’était une spécialité dans un métier. Donc continuez à soutenir et si dans les internautes il y a peut-être des parents ou peut-être des jeunes qui se posent la question « Est-ce qu’il y a de l’avenir ? Est-ce que c’est intéressant de faire ça ? Est-ce que ce n’est pas un travail manuel basique ? » Je leur dirais : « Non, il faut y aller, c’est créatif, artistique et puis il y a beaucoup de demande à l’étranger. Il y a vraiment de quoi s’épanouir. »
Sébastien – Super. Je te remercie Jean-Luc pour cet échange. Venez voir la super Tour Eiffel. Vous pourrez voir les différentes vidéos, différents liens. Je vous invite à aller voir la page de Jean-Luc Decluzeau.com, qui vous permettra de suivre son actualité. Je te souhaite une belle journée à toi. Nous on se retrouve sur une prochaine vidéo et je vous dis : « À très bientôt, bye, ciao ! ».
Bonjour ici Sébastien du site internet Chococlic.com. Aujourd’hui je suis avec Jean-Luc Decluzeau pour la Tour Eiffel, la méga Tour Eiffel en chocolat ! Bonjour Jean-Luc.
Jean-Luc Decluzeau – Bonjour Sébastien.
Sébastien – Moi j’aimerais que tu nous parles un peu de cette méga Tour Eiffel en chocolat.
Jean-Luc Decluzeau – En parler un peu c’est difficile, mais je vais essayer d’être court. Elle fait trois mètres. Elle est au 1/100ème. C’est la réplique de la Tour Eiffel de 1889 qui faisait 300 mètres, 1000 pieds, en fait 300 mètres pile.
Sébastien - Quelle est la genèse ? À quel moment tu as eu l’idée ou quel partenaire avec qui tu as travaillé pour faire cette Tour Eiffel ?
Jean-Luc Decluzeau – En fait ça fait une vingtaine d’année que je fais des grandes sculptures. Chaque année c’est la même question. Qu’est-ce que je ferai l’année prochaine ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Depuis une dizaine d’année je travaille effectivement avec un partenaire qui permet de financer en fait les opérations comme ça et le gros avantage c’est que j’ai libre cours sur ce que j’ai envie de faire. Alors comment ça arrive ? Quelques fois j’ai des idées que je note. Quelques fois il y a une idée qui domine les autres et je me dis : « Ça, il faut absolument que je le fasse. » Concernant la Tour Eiffel c’est simplement parce que – je l’ai déjà fait, il y a une dizaine d’année, mais ornée de bijoux elle était un peu différente – beaucoup de chocolatiers ont déjà fait la Tour Eiffel, c’est quand même un monument tellement emblématique mais j’avais envie surtout de refaire la Tour Eiffel avec les plans de Monsieur Eiffel donc avec le respect des ingénieurs, dans le calcul des formes, des poutrelles etc. donc c’est comme ça que ça s’est fait. J’avais vraiment envie de faire une maquette contrairement à une sculpture comme je fais d’autres fois.
Sébastien – Justement alors, tout ce travail-là, tu l’as fait conjointement avec les plans, mais ils t’ont été fournis par les organisateurs de la Tour Eiffel ? Comment ça s’est passé toute cette histoire ?
Jean-Luc Decluzeau – Ça se passe toujours un peu pareil. L’idée déjà – là je n’avais pas de créations à faire comme quelques fois il faut que je crée donc je fais beaucoup de schémas pour arriver à la forme que je veux. Là, je n’avais pas à chercher ça. Mais, comme je voulais encore une fois respecter le travail de ces personnes-là, je suis retourné à la Tour Eiffel que je connais depuis gamin puisque je suis de Paris et je suis monté plein de fois dessus mais on ne fait pas toujours attention à tout, on ne trouve pas ce qu’on cherche. Et puis j’ai été aussi à la recherche des plans. Donc il existe des plans d’Eiffel, hyper détaillés. C’est extraordinaire d’ailleurs quand on tombe là-dessus. Donc j’ai passé beaucoup de temps à étudier les plans. Beaucoup de temps à prendre des notes précises, et après il fallait que je sache comment j’allais la construire, comment la démarrer. Et en fait la chose la plus simple c’était de lire simplement l’histoire de la Tour Eiffel, les plans à côté et s’ils ont commencé par là c’est que ce n’est pas pour rien. S’ils ont continué par là, pourquoi il y a une poutre qui passe là et pas là ? Il y a une raison. Et j’ai suivi exactement le même cheminement.
Sébastien – Pour toi, quelle a été la plus grosse difficulté sur cette réalisation ?
Jean-Luc Decluzeau – La plus grosse difficulté c’était que je voulais faire quelque chose de très aérien comme on le voit là – parce qu’on voit beaucoup de Tour Eiffel qui sont pleines, c’est plus facile – je voulais faire quelque chose de très aéré et comme de la dentelle. On dit : « Mais comment il a fait ? » Un peu comme les gens quand ils ont vu la vraie Tour Eiffel en fer. Comment ça tient ? Donc ça c’était une difficulté pour moi. J’ai étudié un cadre pour armer au moins les angles de la Tour Eiffel de la tête aux pieds. Ça c’était mes premières recherches. Il faut savoir que dans les poutrelles il y en a qui font 2 millimètres et la plus grosse fait 15 millimètres. Après c’est un vrai jeu de construction. Mais là c’était une difficulté oui.
Sébastien – Vous avez eu des pépins j’imagine au moment de la construction ?
Jean-Luc Decluzeau – Des pépins non. Honnêtement non. Pas vraiment de pépin. Je crois que comme l’histoire de la vraie Tour Eiffel, le gros travail qu’ils ont eu eux c’était les fondations et le premier étage. Après ça a été pour eux beaucoup plus évident, plus facile. Moi je n’avais pas les contraintes de vent, les contraintes de fondations avec de l’eau etc. Mais il n’empêche que si ma base n’était pas bonne, si je n’avais pas le bon éclairage, si j’étais en porte-à-faux ça mettait mon travail en l’air. Il fallait qu’arrivé à trois mètres, tout soit droit.
Sébastien – Oui parce qu’un millimètre ou des centimètres décalés en bas ça décale toute la Tour Eiffel.
Jean-Luc Decluzeau – Oui alors ça m’est arrivé, notamment les arches. Vous savez que les arcs qui sont d’un pied à l’autre, dans la réalité ce n’est pas structuré. C’est simplement Eiffel qui a mis ça ; au dernier moment il a mis sa patte, il a décidé pour faire plus joli, de faire les arcs. Contrairement à ça, c’est que moi, les arcs ont de l’importance parce qu’ils maintiennent vraiment ma base. Contrairement à lui et là je me suis loupé deux trois fois, donc recommencé et puis après c’est bon on y arrive.
Sébastien – Qu’est-ce que tu pourrais dire à quelqu’un qui dit : « Je ne crois pas que la Tour Eiffel est toute en chocolat. » ?
Jean-Luc Decluzeau – Je ne vais pas lui dire de la casser pour voir déjà. Je ne vais pas être souriant, ça ne va pas me plaire. Et on voit bien quand on s’approche que c’est que du chocolat et puis tout au long des cinq mois de travail j’ai fait énormément de photos, que l’on pourra consulter d’ailleurs prochainement mais là on voit très bien que c’est du travail de chocolat et puis ça fait quand même vingt ans que je fais ça.
Sébastien – Quelle émotion ressort au fond de toi quand tu la présentes ?
Jean-Luc Decluzeau – Il y a plein de moments d’émotion : déjà c’est quand elle sort de chez moi. Il faut savoir que moi je n’ai pas la hauteur nécessaire donc je travaille en morceaux. Lorsque j’assemble pour la première fois une sculpture – comme souvent elles font quatre à cinq mètres, en fait celle-là est assez petite – ça c’est la première émotion. D’avoir réussi à la livrer, à la déballer, l’installer, réparer – parce qu’il y a forcément de la casse. Hier on a quand même mis quatre heures à la monter. Donc une fois qu’on est arrivé à tout installer et que le public commence à regarder avec des « Waaou » et tout, là c’est la première émotion, là c’est palpitant. Oui il y a un côté excitant. Et puis on est fier de son travail.
Sébastien – Tu peux être fier.
Jean-Luc Decluzeau – Voilà, ça c’est l’émotion. Après c’est aussi qu’on en parle et ensuite c’est qu’elle ait une vie qui soit durable, parce que j’ai des sculptures qui malheureusement n’ont pas eu de longue vie, par problème de stockage, par problème de casse ou autre.
Sébastien – Avec tout ça, quels sont tes projets futurs ?
Jean-Luc Decluzeau – Mes projets c’est d’en faire d’autres. Ça, ça ne veut rien dire comme réponse mais c’est pourtant vrai c’est d’en faire d’autres. Des idées j’en ai plusieurs. J’ai un cahier comme tous les gens qui travaillent un peu dans l’artistique, où je prends des notes, de choses qui me plaisent, de choses qu’on rêve quelques fois même. Et puis après en fonction de l’événement, c’est quelque chose qui va mûrir. Il y a un sujet qui va être plus persistant dans ma tête qu’un autre et là pour les deux années qui viennent j’ai plusieurs projets. Maintenant chaque projet prend du temps, chaque projet moi je le présente parce que c’est financé, ces sculptures. Donc moi je le présente au partenaire qui valide ou qui me dit : « Oui pourquoi pas. » mais après, moi ce qui m’intéresse – je peux avoir l’idée d’un autre monument, j’en ai déjà fait, mais je considère que pour l’instant ça suffit ou si ça ne suffit pas je ne veux pas les faire de la même manière. C’est-à-dire que l’année dernière j’ai fait une sculpture, 500 kilos de chocolat dans un bloc taillé au couteau. Il y a trois ans j’ai fait une autre sculpture qui avaient l’air de vrais personnages, avec sculpture des têtes, les dentelles, les mains ; j’étais sur d’autres techniques. Avant j’ai fait Quetzalcoatl avec l’utilisation de la couleur, encore d’autres techniques. Donc c’est ça qui m’intéresse et l’année prochaine j’ai une idée qui commence à prendre le dessus sur les autres où j’aimerais utiliser des techniques que je n’ai pas encore montrées. Il faut que ça motive aussi personnellement.
Sébastien – Tu me disais aussi que tu travailles sur ton premier bouquin, par rapport à ton histoire, par rapport à ce que tu as fait au niveau des sculptures. Est-ce que tu peux m’en dire un peu ?
Jean-Luc Decluzeau – Dans ce livre en fait il y aura une partie biographie. Ça fait quand même, l’air de rien, cinquante ans que je suis dans le métier, puisqu’ayant commencé apprenti pâtissier j’ai fait mon chemin. Donc expliquer ça un petit peu pour bien montrer que commençant en bas de l’échelle – mais c’est toujours vrai dans nos métiers, on peut arriver par motivation, par goût, on peut arriver assez loin dans ce qu’on a envie de faire. Réussir je ne sais pas si c’est réussir mais tout au moins c’est s’éclater, s’épanouir. Donc ça c’est ce que je veux démontrer dans mon livre. Ça fait quand même vingt ans que je participe au Salon du Chocolat donc il y a aussi une belle histoire avec ce salon, notamment les défilés de mode avec toutes les robes avec qui j’ai pu participer. Et puis un chapitre assez important sur toutes les sculptures que je fais depuis vingt ans avec beaucoup de détails, beaucoup d’informations, lever le voile un petit peu sur les coulisses.
Sébastien – Avec ça, qu’est-ce que tu pourrais dire en dernier mot aux internautes qui nous écoutent ?
Jean-Luc Decluzeau – Qu’est-ce que je peux dire aux internautes qui nous écoutent ? Qu’ils continuent d’aimer le chocolat mais ça je crois que, bon on peut toujours le dire mais je vois bien l’engouement qu’a le chocolat. Leur dire de continuer d’aimer le chocolat, d’apprécier, de soutenir aussi nos métiers de chocolatier parce que le métier de chocolatier il faut savoir que c’est devenu un métier à part entière. Il y a vingt ans ce n’était pas un métier. C’était une spécialité dans un métier. Donc continuez à soutenir et si dans les internautes il y a peut-être des parents ou peut-être des jeunes qui se posent la question « Est-ce qu’il y a de l’avenir ? Est-ce que c’est intéressant de faire ça ? Est-ce que ce n’est pas un travail manuel basique ? » Je leur dirais : « Non, il faut y aller, c’est créatif, artistique et puis il y a beaucoup de demande à l’étranger. Il y a vraiment de quoi s’épanouir. »
Sébastien – Super. Je te remercie Jean-Luc pour cet échange. Venez voir la super Tour Eiffel. Vous pourrez voir les différentes vidéos, différents liens. Je vous invite à aller voir la page de Jean-Luc Decluzeau.com, qui vous permettra de suivre son actualité. Je te souhaite une belle journée à toi. Nous on se retrouve sur une prochaine vidéo et je vous dis : « À très bientôt, bye, ciao ! ».
Jean-Luc Decluzeau et Sébastien Rivière©ChocoClic