Sébastien – Quelles sont les difficultés que vous avez eues ? Les barrières ?
Christophe – On n’a pas eu de difficultés.
Eric – Non, c’est facile !
Christophe – Bon, une difficulté par exemple : au début on était très naïfs je dirais. On s’est dit : « Ok, on va aller dans un monde digital. » Donc ça veut dire que l’on va avoir des consommateurs dans le monde entier et ça veut dire que l’on va livrer dans le monde entier. Du coup on s’est rendu compte qu’on a livré des coffrets en Namibie, en Chine.
Eric – En Jordanie.
Christophe – Les coffrets sont soit pas arrivés, soit le produit était…
Eric – Ou on a dû renvoyer les coffrets, cela nous a coûté cinq fois en frais de port. Donc oui, des difficultés il y en a eues. Une difficulté aussi qui est intéressante à noter, c’est que jusqu’à maintenant en travaillant dans le commerce équitable, on travaillait avec des coopératives agricoles qui ont une capacité d’exportation, qui ont des structures, qui ont parfois 2000, 3000, 4000 producteurs, donc ce sont des structures qui existent depuis 15/20 ans. Là on s’est dit : « Non, on va travailler en direct avec des communautés, des familles. » ; 35 familles de producteurs à Pucallpillo et Santa Rosa. » Il n’y a pas de structure, il n’y a rien. Il fallait monter toute la supply chain (chaîne de ravitaillement). La supply chain mais aussi comment on arrivait à légalement payer des producteurs qui sont au Pérou depuis une entreprise qui est basée à Berne. Aussi, le système pour permettre à des producteurs d’être légalement actionnaires d’une entreprise en Suisse. Alors, des producteurs de cacao en Amazonie actionnaires d’une marque de chocolat en Suisse, c’est déjà un beau pied de nez on va dire, mais c’est sacrément complexe. Donc on a dû monter une association pour pouvoir légalement faire en sorte que les producteurs qui sont du coup propriétaires de cette association puissent être actionnaires de l’entreprise et puissent devenir petit à petit les propriétaires et qu’on soient finalement que des employés.
Christophe – On a une SA (Société Anonyme) association, et les membres de l’association sont les petits producteurs. C’est l’association qui a les actions dans la SA. Et du coup l’association a un directeur qui travaille en Suisse mais aussi des employés au Pérou. Cette association ne fait pas seulement tout ce qui est empowerment (responsabilisation) des petits producteurs. Elle les amène, par exemple en novembre ils vont venir ici en Suisse pour connaître le marché. Mais il y a plusieurs projets là-dedans. Par exemple conservation de forêts.
Eric – De forêts primaires dans les communautés.
Christophe – Investissement dans les centres de fermentation-séchage. Il y a beaucoup de projets qu’on est en train de mener avec cette association.
Eric – Il y a notamment un projet un peu dingue aussi – comme beaucoup de projets un peu dingues chez Choba Choba – qui vise à réhabiliter ou réintroduire dans les parcelles des producteurs, des variétés natives, locales. Donc ça c’est très important parce que le cacao est un bon exemple. On se retrouve très souvent, comme dans plusieurs filières agricoles avec une forme d’uniformisation des variétés parce qu’on va choisir des variétés qui sont sélectionnées, améliorées et qui vont pouvoir apporter des gros rendements. Et nous on s’est rendu compte que c’était peut-être positif à court terme mais qu’au final on allait perdre une diversité génétique des cacaoyers locaux et qu’on avait vu que dans cette région-là – qui rappelons-le, fait partie du Haut Amazone, qui est le berceau du cacao d’un point de vue génétique – on s’est rendu compte qu’il y avait des variétés très intéressantes et qu’il y en avait beaucoup. Donc on s’est lancé avec les producteurs dans une recherche d’identification de catégorisation des variétés. C’est trois arbres par-ci, deux arbres par-là. Deux/trois vrilles qu’il faut aller récolter dans la montagne sur un cacaoyer sauvage.
Sébastien – C’est sympa ça comme petite cueillette, c’est du travail de fourmi.
Eric – Oui, c’est du travail de fourmi qui va en complément de la récolte bien sûr qui doit continuer mais avec une approche aussi un peu scientifique, mais qui est clairement un projet à long terme parce que recenser des variétés natives puis investir dans un terrain pour une parcelle pilote, puis essayer d’identifier les rendements de chaque variété, les propriétés organoleptiques de chaque variété puis les reproduire dans des parcelles de producteurs.
Sébastien – Quelle émotion vous avez ressorti de tout ça ? Parce que j’imagine qu’entre la famille, la création, ça doit être assez fort ?
Eric – La famille, il faut parler à Christophe, parce qu’il a une petite, il attend le deuxième bébé. Sur l’équilibre entre le boulot aussi prenant que Choba Choba et la famille c’est vrai que c’est plutôt Christophe. Mais oui je pense que c’est une deuxième famille aussi qu’on a là-bas. Honnêtement le temps qu’on passe sur le terrain et qu’on rencontre les producteurs c’est aussi ça qui fait que le projet Choba Choba est possible. On ne pourrait pas faire ce projet-là avec…
Christophe – Oui, c’est juste parce qu’on se connaît depuis 8 ans et qu’on a créé une confiance énorme. On arrive là et le soir on boit des verres ensemble, on joue au foot. On dort chez les producteurs. C’est vraiment la vie de famille. C’est vraiment un projet de famille.
Sébastien – Où peut-on trouver votre chocolat ? Déjà. Et puis après, qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux personnes qui aiment le chocolat ?
Eric – Alors nos chocolats on peut les trouver – ce qui est une particularité Choba Choba – exclusivement sur notre site Chobachoba.com. Pourquoi ? Parce qu’on voulait justement être dans une approche sans intermédiaire. Vu que les producteurs sont propriétaires de la marque, qu’ils ne sont plus simplement vendeurs de cacao mais vendeurs de chocolat, ils vont vendre leur chocolat directement aux consommateurs. Donc ça veut dire que les producteurs peuvent être dans cette logique de vente directe mais aussi que les consommateurs savent que quand ils achètent un produit Choba Choba, ça va directement finalement dans les poches de l’entreprise des producteurs. Donc ça c’est un point qui est assez important parce qu’aujourd’hui le marché du chocolat, qui est produit très transformé, c’est très intermédié ; donc c’est un peu la spécificité de Choba Choba. C’est ce que je disais tout à l’heure, une filière courte mais à 10000 kilomètres. C’est un peu acheter ses légumes au marché bio local. Après, aux amateurs de chocolat, moi j’ai surtout envie de dire qu’il faut qu’ils prennent conscience de l’immense travail derrière le chocolat qu’ils consomment et que ce travail-là ne se résume pas à uniquement à l’artisan mais il faut aussi bien évidemment prendre en compte tout le travail sur le terrain ; le travail des producteurs qui va bien au-delà de simplement récolter des cacaos dans des arbres.
Sébastien – Et toi qu’est-ce que tu pourrais dire Christophe ?
Christophe – Aux consommateurs ?
Sébastien – Oui.
Christophe – Moi, je pense que le premier truc que j’aimerais dire aux consommateurs, c’est que le chocolat Choba Choba est vraiment un produit pur, de luxe, vraiment de super qualité et sans des ingrédients qui ne servent à rien, comme les arômes, ou l’huile de palme.
Eric – Lécithine de soja, tout ça, qui n’ont aucune valeur ajoutée dans un chocolat de qualité.
Christophe – Exactement. Avec des variétés spécifiques, des arômes. Vraiment, c’est un chocolat différent de tout ce qui existe sur le marché en ce moment.
Eric – Les consommateurs peuvent vraiment se connecter aussi aux producteurs et aussi créer une relation qu’ils ne peuvent pas créer aujourd’hui parce qu’encore une fois le monde de la consommation et le monde de la production ne se connaissent plus, sont complètement déconnectés, alors qu’au final ils sont totalement interdépendants et Choba Choba c’est plus qu’un chocolat. C’est une porte d’entrée vers ce qu’on appelle « The chocolate revolution, La révolution du chocolat », parce que comme le disait très bien Christophe, c’est une révolution sur un chocolat. C’est une révolution du goût parce qu’on va sur un chocolat d’exception et puis c’est une révolution du chocolat aussi parce qu’on essaye de renverser complètement le système.
Sébastien – Oui tout à fait. Moi je trouve que c’est une très bonne initiative. C’est vraiment quelque chose à mon avis qui peut aller loin. Moi je dis « chapeau sur le travail que vous avez fait en peu de temps ! » même si il y a quand même du travail en amont derrière. Avec tous vos projets que vous avez en face, je crois que vous avez de quoi voir venir l’avenir.
Eric – Oui.
Sébastien – Bonne continuation sur le chocolat, allez-y, foncez !
Eric – Merci !
Sébastien – Merci à vous ! Merci d’avoir écouté cette vidéo !
Christophe – Chocolate revolution !
Sébastien – Yes, Choba Choba ! Moi je vous dis « à très bientôt dans une prochaine vidéo. » Bye ! Ciao !
Eric et Christophe – Ciao !
Christophe – On n’a pas eu de difficultés.
Eric – Non, c’est facile !
Christophe – Bon, une difficulté par exemple : au début on était très naïfs je dirais. On s’est dit : « Ok, on va aller dans un monde digital. » Donc ça veut dire que l’on va avoir des consommateurs dans le monde entier et ça veut dire que l’on va livrer dans le monde entier. Du coup on s’est rendu compte qu’on a livré des coffrets en Namibie, en Chine.
Eric – En Jordanie.
Christophe – Les coffrets sont soit pas arrivés, soit le produit était…
Eric – Ou on a dû renvoyer les coffrets, cela nous a coûté cinq fois en frais de port. Donc oui, des difficultés il y en a eues. Une difficulté aussi qui est intéressante à noter, c’est que jusqu’à maintenant en travaillant dans le commerce équitable, on travaillait avec des coopératives agricoles qui ont une capacité d’exportation, qui ont des structures, qui ont parfois 2000, 3000, 4000 producteurs, donc ce sont des structures qui existent depuis 15/20 ans. Là on s’est dit : « Non, on va travailler en direct avec des communautés, des familles. » ; 35 familles de producteurs à Pucallpillo et Santa Rosa. » Il n’y a pas de structure, il n’y a rien. Il fallait monter toute la supply chain (chaîne de ravitaillement). La supply chain mais aussi comment on arrivait à légalement payer des producteurs qui sont au Pérou depuis une entreprise qui est basée à Berne. Aussi, le système pour permettre à des producteurs d’être légalement actionnaires d’une entreprise en Suisse. Alors, des producteurs de cacao en Amazonie actionnaires d’une marque de chocolat en Suisse, c’est déjà un beau pied de nez on va dire, mais c’est sacrément complexe. Donc on a dû monter une association pour pouvoir légalement faire en sorte que les producteurs qui sont du coup propriétaires de cette association puissent être actionnaires de l’entreprise et puissent devenir petit à petit les propriétaires et qu’on soient finalement que des employés.
Christophe – On a une SA (Société Anonyme) association, et les membres de l’association sont les petits producteurs. C’est l’association qui a les actions dans la SA. Et du coup l’association a un directeur qui travaille en Suisse mais aussi des employés au Pérou. Cette association ne fait pas seulement tout ce qui est empowerment (responsabilisation) des petits producteurs. Elle les amène, par exemple en novembre ils vont venir ici en Suisse pour connaître le marché. Mais il y a plusieurs projets là-dedans. Par exemple conservation de forêts.
Eric – De forêts primaires dans les communautés.
Christophe – Investissement dans les centres de fermentation-séchage. Il y a beaucoup de projets qu’on est en train de mener avec cette association.
Eric – Il y a notamment un projet un peu dingue aussi – comme beaucoup de projets un peu dingues chez Choba Choba – qui vise à réhabiliter ou réintroduire dans les parcelles des producteurs, des variétés natives, locales. Donc ça c’est très important parce que le cacao est un bon exemple. On se retrouve très souvent, comme dans plusieurs filières agricoles avec une forme d’uniformisation des variétés parce qu’on va choisir des variétés qui sont sélectionnées, améliorées et qui vont pouvoir apporter des gros rendements. Et nous on s’est rendu compte que c’était peut-être positif à court terme mais qu’au final on allait perdre une diversité génétique des cacaoyers locaux et qu’on avait vu que dans cette région-là – qui rappelons-le, fait partie du Haut Amazone, qui est le berceau du cacao d’un point de vue génétique – on s’est rendu compte qu’il y avait des variétés très intéressantes et qu’il y en avait beaucoup. Donc on s’est lancé avec les producteurs dans une recherche d’identification de catégorisation des variétés. C’est trois arbres par-ci, deux arbres par-là. Deux/trois vrilles qu’il faut aller récolter dans la montagne sur un cacaoyer sauvage.
Sébastien – C’est sympa ça comme petite cueillette, c’est du travail de fourmi.
Eric – Oui, c’est du travail de fourmi qui va en complément de la récolte bien sûr qui doit continuer mais avec une approche aussi un peu scientifique, mais qui est clairement un projet à long terme parce que recenser des variétés natives puis investir dans un terrain pour une parcelle pilote, puis essayer d’identifier les rendements de chaque variété, les propriétés organoleptiques de chaque variété puis les reproduire dans des parcelles de producteurs.
Sébastien – Quelle émotion vous avez ressorti de tout ça ? Parce que j’imagine qu’entre la famille, la création, ça doit être assez fort ?
Eric – La famille, il faut parler à Christophe, parce qu’il a une petite, il attend le deuxième bébé. Sur l’équilibre entre le boulot aussi prenant que Choba Choba et la famille c’est vrai que c’est plutôt Christophe. Mais oui je pense que c’est une deuxième famille aussi qu’on a là-bas. Honnêtement le temps qu’on passe sur le terrain et qu’on rencontre les producteurs c’est aussi ça qui fait que le projet Choba Choba est possible. On ne pourrait pas faire ce projet-là avec…
Christophe – Oui, c’est juste parce qu’on se connaît depuis 8 ans et qu’on a créé une confiance énorme. On arrive là et le soir on boit des verres ensemble, on joue au foot. On dort chez les producteurs. C’est vraiment la vie de famille. C’est vraiment un projet de famille.
Sébastien – Où peut-on trouver votre chocolat ? Déjà. Et puis après, qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux personnes qui aiment le chocolat ?
Eric – Alors nos chocolats on peut les trouver – ce qui est une particularité Choba Choba – exclusivement sur notre site Chobachoba.com. Pourquoi ? Parce qu’on voulait justement être dans une approche sans intermédiaire. Vu que les producteurs sont propriétaires de la marque, qu’ils ne sont plus simplement vendeurs de cacao mais vendeurs de chocolat, ils vont vendre leur chocolat directement aux consommateurs. Donc ça veut dire que les producteurs peuvent être dans cette logique de vente directe mais aussi que les consommateurs savent que quand ils achètent un produit Choba Choba, ça va directement finalement dans les poches de l’entreprise des producteurs. Donc ça c’est un point qui est assez important parce qu’aujourd’hui le marché du chocolat, qui est produit très transformé, c’est très intermédié ; donc c’est un peu la spécificité de Choba Choba. C’est ce que je disais tout à l’heure, une filière courte mais à 10000 kilomètres. C’est un peu acheter ses légumes au marché bio local. Après, aux amateurs de chocolat, moi j’ai surtout envie de dire qu’il faut qu’ils prennent conscience de l’immense travail derrière le chocolat qu’ils consomment et que ce travail-là ne se résume pas à uniquement à l’artisan mais il faut aussi bien évidemment prendre en compte tout le travail sur le terrain ; le travail des producteurs qui va bien au-delà de simplement récolter des cacaos dans des arbres.
Sébastien – Et toi qu’est-ce que tu pourrais dire Christophe ?
Christophe – Aux consommateurs ?
Sébastien – Oui.
Christophe – Moi, je pense que le premier truc que j’aimerais dire aux consommateurs, c’est que le chocolat Choba Choba est vraiment un produit pur, de luxe, vraiment de super qualité et sans des ingrédients qui ne servent à rien, comme les arômes, ou l’huile de palme.
Eric – Lécithine de soja, tout ça, qui n’ont aucune valeur ajoutée dans un chocolat de qualité.
Christophe – Exactement. Avec des variétés spécifiques, des arômes. Vraiment, c’est un chocolat différent de tout ce qui existe sur le marché en ce moment.
Eric – Les consommateurs peuvent vraiment se connecter aussi aux producteurs et aussi créer une relation qu’ils ne peuvent pas créer aujourd’hui parce qu’encore une fois le monde de la consommation et le monde de la production ne se connaissent plus, sont complètement déconnectés, alors qu’au final ils sont totalement interdépendants et Choba Choba c’est plus qu’un chocolat. C’est une porte d’entrée vers ce qu’on appelle « The chocolate revolution, La révolution du chocolat », parce que comme le disait très bien Christophe, c’est une révolution sur un chocolat. C’est une révolution du goût parce qu’on va sur un chocolat d’exception et puis c’est une révolution du chocolat aussi parce qu’on essaye de renverser complètement le système.
Sébastien – Oui tout à fait. Moi je trouve que c’est une très bonne initiative. C’est vraiment quelque chose à mon avis qui peut aller loin. Moi je dis « chapeau sur le travail que vous avez fait en peu de temps ! » même si il y a quand même du travail en amont derrière. Avec tous vos projets que vous avez en face, je crois que vous avez de quoi voir venir l’avenir.
Eric – Oui.
Sébastien – Bonne continuation sur le chocolat, allez-y, foncez !
Eric – Merci !
Sébastien – Merci à vous ! Merci d’avoir écouté cette vidéo !
Christophe – Chocolate revolution !
Sébastien – Yes, Choba Choba ! Moi je vous dis « à très bientôt dans une prochaine vidéo. » Bye ! Ciao !
Eric et Christophe – Ciao !
Sébastien, Christoph et Eric©